
À vous de me dire si vous vivez vraiment en démocratie
Mes amis, à l’aide de quelques récents exemples, vous allez vite constater que vous vivez sous la dictature des gros agents économiques occidentaux qui font la pluie et le beau temps dans nos pays supposément souverains, libres et démocratiques. Ces transnationales n’interviennent pas seulement au niveau économique au Canada et ailleurs, mais aussi sur les plans politique, fiscal, social et environnemental grâce à leurs ressources financières gigantesques qui leurs permettent de financer les partis politiques, de se payer des milliers de lobbyistes dont plusieurs ex-élus font partie, des chaires universitaires et leurs professeurs titulaires, des sondages bidons, des pseudo, ONG au nom communautaire, des publireportages dans nos médias qui se prétendent indépendants, etc. Même que dans certains pays en voie de développement, elles ont leur propre armée privée afin de calmer les ardeurs de celles et ceux qui combattent l’exploitation et qui se battent pour leur dignité. Ah oui, j’oubliais, merci de me le rappeler, elles «investissent» beaucoup dans la corruption, car pour eux, effectivement, la corruption institutionnalisée est un investissement profitable.
La multinationale américaine Uber : les élus au service d’une vraie crapule
Les copains, je vous invite à lire l’excellent texte publié le 9 mars 2023 et rédigé par les journalistes Frédéric Zalac et Paul-Émile d’Entremont de Radio-Canada. Un travail de moine qui honore le travail journalistique. Le titre de l’article est : «La campagne secrète d’Uber pour s’imposer au Québec». Vraiment impressionnant. Les faiseux comme les libéraux du Québec, alors au pouvoir, la Commission-jeunesse du PLQ, le patronat et certains journalistes et chroniqueurs et même l’ancien directeur du Bureau de la concurrence, John Pecman, étaient très favorables à l’arrivée d’Uber au Canada et au Québec. Déjà que les chauffeurs de taxi travaillaient de longues heures pour un salaire de misère. Qui a plaidé alors pour la venue d’Uber? Le PLQ et la CAQ parlaient en bien d’Uber en 2016. Ils se gargarisent avec des termes creux et aliénants, comme ceux de l’économie de partage, de l’innovation, de la modernisation, des bienfaits pour l’environnement, de la réduction du trafic, de la stimulation de l’esprit d’entrepreneur, etc. Plus qu’une insulte à l’intelligence c’est carrément du mépris qu’ils affichaient : «Les militants libéraux ouvrent grand les bras à l’économie de partage (sic) et à Uber» (Le Devoir, 14 mai 2016). Économie de partage s’appliquant à ceux qui ont des revenus modestes, c’est-à-dire à une économie de la misère. Pas question pour nos gouvernements de s’attaquer à une véritable économie de partage qui impliquerait une meilleure répartition de la richesse et à une diminution des odieuses inégalités économiques. Pas touche à nos Crésus et à nos nababs. Au petit peuple à se partager les miettes afin de survivre.
Et pour vous farcir la cervelle, Uber s’est payé de nombreuses publicités dans nos médias, des chercheurs, des experts et même des politiciens. Un exemple de publicité parmi plusieurs autres fut celle-ci d’une pleine page parue dans Le Devoir du 17 avril 2019 et payée par le nouveau gouvernement inféodé de la CAQ : «Moderniser (sic) l’industrie du taxi tout en assurant son avenir (pour la transnationale américaine Uber?)». Vraiment pathétique de terminer cette propagande publicitaire par des mots : «Équité et modernité : c’est cela l’avenir du taxi au Québec». À faire vomir. Et François Legault, qui n’en manque jamais un, d’ajouter, en 2019 : «Uber : bon pour l’environnement, plaide François Legault» (Le Journal de Montréal, 9 octobre 2019). Il a dit la même ineptie pour le 3e lien à Québec. Et l’illustre chroniqueur du Journal de Montréal, Michel Girard, d’ajouter son grain de sel dans son texte paru le 17 mai 2016 en faveur d’Uber en qualifiant cette nouvelle d’asservissement de : «Oui à la modernisation de nos méthodes de travail, à l’économie nouvelle et avancée, etc. Mais cela doit se faire sur une base équitable (sic)». Comme pour la privatisation de la santé et afin de vous faire avaler cette iniquité qui va surtout profiter à des étrangers comme Uber qui va nous appauvrir collectivement car l’argent va sortir du pays tout en ne payant aucun impôt ici, étant incorporée dans une paradis fiscale, vos élus disent alors de seulement mettre ça à l’essai temporairement grâce à des «projets-pilote» qui deviendront vite permanents : «Jacques Daoust (alors ministre libéral des Transports, malheureusement décédé) accorde trois mois à Uber pour négocier un projet-pilote» (Le Devoir, 8 juin 2016). Comme c’est toujours le cas, les gouvernements jouent au «tough» avec le monde ordinaire et s’écrasent devant les puissants : «Manifestation des chauffeurs de taxi : le ministre caquiste des Transports d’alors, François Bonnardel, reste ferme contre la grogne (comme le fait actuellement Emmanuel Macron en France, un autre petit dictateur)» (Le journal de Montréal, 5 avril 2019). «La détresse est à son comble dans le taxi» (Le Journal de Montréal, 30 mars 2019). L’important est de rendre Uber heureux et de faire son bonheur. Ce n’est pas les chauffeurs de taxi qui font vivre nos élus et qui vont les embaucher une fois leur service politique terminé.
La fonderie Horne, filiale de la multinationale Glencore
Démocratie ou pas, la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda a tué bien des gens en polluant au vu et au su des élus sans qu’ils ne bougent le petit doigt. Et la CAQ fait maintenant semblant de formuler de nouvelles normes afin de flatter son image verte et donne l’impression d’être à l’écoute de la population. Au lieu de mettre la Fonderie Horne au pas et de stopper ces assassinats en règle, plus facile pour nos gouvernements de payer et de déménager 200 familles vivant trop près de la fonderie. Ah la belle affaire démocratique : «Fonderie Horne. Les citoyens ont perdu la joute» (Le Devoir, 21 mars 2023). François l’a dit en 2019 : «Legault veut une CAQ «verte», mais «pragmatique» (Le Journal de Montréal, 25 mai 2019). Pragmatique dans quel sens?
Idem pour la multinationale américaine Airbnb
Morts ou pas, l’important est la business de l’américaine Airbnb, qui fait que l’argent sort encore du Québec et du Canada et qui ne paie pas d’impôts sur le revenu, étant incorporées dans un paradis fiscal. En quoi Airbnb créée de la richesse au Québec? On disait que, comme les chauffeurs de taxi, cela aiderait le monde ordinaire à arrondir leur fin de mois. Un autre mensonge car la location touristique est dominée par de grosses campagnes qui bafouent les règles au vu et au su des politiciens. Toujours le même «pattern» comme ceci en 2019 : «Airbnb mène une offensive contre les règles québécoises» (Le Devoir, 10 juillet 2019). Mène une offensive sans trop de résistance de nos élus, qui s’apparente alors à une complicité. Une autre bonne trouvée dans mes dossiers : «Airbnb triche en toute impunité» (Le Devoir, 18 juillet 2019). Une dernière : «Airbnb évite de payer tous ses impôts ici. Les revenus de ses locations touristiques prennent le chemin des États-Unis et possiblement de l’Irlande» (Le Journal de Montréal, 27 septembre 2019).
Et idem pour Facebook, Google, les épiciers et les pétrolières
J’ai ai parlé dans mes textes précédents et j’y reviendrai dans mes suivants : ces transnationales mènent nos sociétés occidentales en imposant leurs prix avec l’accord tacite des élus, qui prétendent être incapables d’intervenir contre les lois naturelles du marché. Et en commissions parlementaires, ils rient en pleine face des députés qui ne sont pour eux que des guignols. Alors, qui mène vraiment?