
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1927063/royaume-uni-sunak-favori-course-poste-premier-ministre
Un banquier comme premier ministre au Royaume-Uni
J’ai bondi de joie à la lecture de cette récente nouvelle publiée dans Le Devoir du 25 octobre 2022 en page frontispice avec, en prime, une belle grosse photo couleur : «Un richissime ex-banquier à la tête du Royaume-Uni». Il s’agit du Conservateur Rishi Sunak, qui a fait fortune dans le domaine bancaire et dont l’épouse est la fille d’un multimillionnaire indien (pays où la majorité de la population vit fans la pauvreté et pays des sweat shops) qui vit avec son tendre époux en Grande-Bretagne mais qui ne paie pas d’impôt dans ce pays car elle jouit du statut de personne étrangère. C’est connu, les lois sont plutôt accommodantes pour les monarques. Oh que le milieu financier, dont est issu Rishi (il porte bien son nom : Rishi pour riche) a applaudi la nomination du monsieur qui a fait ses études en politique et en économie aux guindées Oxford en Angleterre et Stanford aux États-Unis dont le principal critère d’admission est la grosseur du portefeuille et l’importance politique et économique des parents. Monsieur Sunak remplace l’éphémère première ministre Liz Truss qui est restée en poste 49 jours et dont le modèle était l’ex-première ministre britannique d’extrême droite Margaret Thatcher. Liz Truss avait planifié de grosses baisses d’impôts et un État encore plus ratatiné financés par une augmentation de la dette publique. Une vraie cinglée, tellement que les députés conservateurs de son propre parti politique l’ont sacré dehors. C’est notre mélodieuse ministre fédérale des affaires étrangères, Mélanie Joly, qui va être triste car c’était son amie. Comme le dit l’adage, «qui s’assemble se ressemble».
La banque d’affaires américaines Goldman Sachs
Ah oui, Rishi Sunack, dont les coûteux costumes et son luxueux train de vie, font grincer les dents de plusieurs, a été banquier d’affaires chez l’américaine Goldman Sachs, une très grosse banque qui a aidé à camoufler la dette publique de la Grèce; qui a été épinglée dans la crise financière de 2008, elle qui vendait à ses clients des instruments financiers qu’elle savait douteux; qui naturellement fait affaire joyeusement dans les paradis fiscaux et qui spéculent abondamment sur le pétrole, les denrées alimentaires (blé, soya, riz, etc.), les minéraux, etc . Cette spéculation qui devrait être interdite représente une partie importante de la hausse du prix du pétrole et des aliments survenue en 2008, en 2010, en 2014, en 2018, et récemment en 2021 : «Prix des aliments : Sarkozy refuse de laisser le champ libre aux spéculateurs. Le président français insiste sur la nécessité de réguler les marchés» (Le Devoir, 15 juin 2011). Nicolas Sarkozy n’a absolument rien régulé. Il faut également savoir qu’il n’y a pas de marché mais plutôt la présence hégémonique de transnationales occidentales alimentaires qui imposent ses prix aux consommateurs captifs et aux gouvernements asservis et corrompus qui font semblant de vouloir régler le problème de l’exploitation récurrente de la population. Elles se sont accaparées des terres agricoles et elles sont volé des ressources naturelles de plusieurs pays pauvres. Elles ont souvent leur propre armée privée.
Les gens en Occident sont tellement anesthésiés par la propagande véhiculée en permanence par leurs médias qu’ils votent et sont contents d’élire des banquiers comme députés et ministres qui font allègrement dans la spéculation et les paradis fiscaux qui appauvrissent la majorité au profit d’une certaine minorité. Je suppose qu’un banquier comme Rishi Sunak au Royaume-Uni est un gars du peuple qui a à cœur le bien commun et l’intérêt collectif? Mais non médias sont très élogieux des banquiers en politique en les dépeignant comme des gens rigoureux, compétents et pragmatiques. Aie, diriger un pays ce n’est pas comme gérer une business.
Et les banques ne sont pas ingrates. Elles sont reconnaissantes des services rendus par leurs élus. C’est pourquoi elles en engagent beaucoup après leur «service» politique comme ici même au Québec et au Canada.
Les banquiers en France, au Québec et ailleurs
L’actuel président français Emmanuel Macron est aussi un ex-banquier ayant travaillé pour la banque d’affaires européenne Rothschild. Au Québec, deux ministres caquistes importants, Pierre Fitzgibbon et Éric Girard, proviennent de la Banque Nationale. L’ex-ministre libéral des Finances, Carlos Leitao, a fait carrière à la Banque Laurentienne. Il y a aussi l’ex-ministre libéral des Finances du temps de Jean Charest, Raymond Bachand, qui a été recruté comme administrateur à la Banque Nationale. L’éminente présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui donne des cours sur le succès et la confiance en soi, dont le propriétaire de l’entreprise est nul autre que son conjoint (une autre opportuniste) arrondit ses fins de mois en étant administratrice à la Banque de Montréal à raison de 225 000$ l’an. En passant, la cheffe du Parti libéral du Québec, qui vient d’annoncer sa démission, a été à l’emploi de la multinationale américaine McKinsey, qui a reçu des millions de dollars en horaires de consultation au cours des dernières années du gouvernement caquiste de François Legault et d’Hydro-Québec, sans compter les millions versés pour de la sous-traitance en informatique, dont Éric Caire raffole, aux transnationales américaines Accenture, IBM et Oracle. Maîtres chez nous qu’ils disaient. Voilà ce qui arrive quand on privatise des pans entiers de notre fonction publique dans plusieurs domaines. On est obligé de faire appel au privé à de très gros prix.
Les banquiers spéculateurs
Goldman Sachs, Bain Capital, Blackstone, Morgan Stanley, JP Morgan Chase, Deusche Bank, Bank of America, nos six grandes banques canadiennes, etc. ont toutes fait dans les paradis fiscaux et dans la spéculation sur le pétrole, les aliments et les minéraux et ça passe pour du bon monde : «Pétrole et aliments. La spéculation, les deux tiers du problème selon l’ONU» (La Presse, 15 avril 2013). Pour l’ONU, les récentes hausses du prix des aliments, du pétrole et des minéraux n’ont rien à voir avec l’offre, la demande, Dame nature, le conflit en Ukraine, les chaînes d’approvisionnement, etc. : «ce sont surtout les gars en complet bleu qui dictent le jeu». En 2007, on a encore eu droit à une autre vertigineuse hausse des prix des aliments dont le spéculateur Deutsche Bank s’est félicité par cette publicité cynique : «Récolter les fruits de la flambée des prix alimentaires (en achetant nos contrats à la ferme)» (Le Devoir, 7 juin 2008). Une dernière : «L’Europe veut serrer (mais ne fera absolument rien. De la frime pure et simple)la vis aux fonds spéculatifs. Le projet irrite les Britanniques (car ils sont avec les States les plus grands spéculateurs au monde sur toutes les ressources naturelles et les denrées alimentaires)» (La Presse, 17 mai 2010). Il faudrait, pour le mieux-être collectif, interdire l’usage d’outils spéculatifs comme les contrats à terme et les instruments dérivés sur le pétrole, le soya, le gaz naturel, le cuivre, le blé, l’eau, le nickel, etc. qui ne font qu’enrichir des rapaces et des criminels à col blanc. Au lieu de les élire et de les nommer ministres, présidents et premiers ministres de pays occidentaux, il faudrait plutôt les emprisonner. La spéculation et les paradis fiscaux devraient être considérés comme illégaux, un point c’est tout.